Une relativement grande variété d'organismes vivent normalement dans le milieu souterrain. On sait que les organismes vivants sont capables d'intégrer à long terme les effets simultanés de plusieurs facteurs de l'environnement et peuvent donc être beaucoup plus informatifs sur la qualité du milieu que les analyses physico-chimiques ponctuelles reflétant les "instantanés" d'une situation.
Des espèces particulières ou des ensembles d'organismes, en particulier dans les eaux souterraines, ont pu ainsi être utilisés comme bioindicateurs de l'origine des eaux souterraines et du régime hydrologique ou de la stabilité physique des nappes, ou encore des conditions du milieu local (matière organique, oxygène, pollutions, ..) (voir Gibert et Margat 1991). Notons que les chauves-souris sont actuellement utilisées en tant que bioindicateurs dans la surveillance de l'état de l'environnement wallon.
La faune souterraine aquatique joue également un rôle, dont l'importance est encore mal connue, dans l'autoépuration des aquifères par modification des sédiments, par des processus de transformation biochimiques des polluants ou par leur bioaccumulation pendant de longues périodes, beaucoup d'animaux souterrains ayant une grande longévité.
Il y a donc intérêt à mieux connaître et protéger la biodiversité souterraine et à prendre mieux en considération le potentiel de l'écologie souterraine dans l'étude de l'état de l'environnement et en particulier dans celle des systèmes aquifères.
Claude DE BROYER